Ce jeudi, dans le cadre des seizièmes de finale aller de l’Europa League, Arsenal se déplace en Suède pour y défier la modeste équipe du FK Östersunds. Une victoire facile pour une équipe qui n’a plus que l’Europa League pour sauver sa saison ? Oui, mais ce serait tellement plus simple avec un attaquant.
Comme prévu, samedi dernier, Arsenal s’est incliné à Wembley face à Tottenham dans le North London Derby. Une rencontre à l’extérieur, face à un rival dans une bien meilleure dynamique etqui joue les premières places, ne pouvait accoucher d’un résultat favorable aux Gunners. Une défaite qui permet à Arsenal de conserver sa série d’une victoire à domicile suivie d’une défaite à l’extérieur. Autant viser la dixième place.
L’Europe comme échappatoire ?
Bon, on ne vous fera pas croire qu’Arsenal est irrésistible en Europa League cette saison. On ne vous fera pas non plus oublier cette défaite sur le terrain du dernier de Bundesliga, ou encore ce point du match nul décroché contre l’Etoile rouge. Mais malgré ces réjouissances, les Gunners ont aisément fini premiers de leur groupe de qualification avec 13 points. Et en alignant une équipe dans laquelle Mathieu Debuchy était buteur. C’est dire.
Aujourd’hui, plus que jamais, le championnat semble être une punition pour Arsenal. Dans l’état actuel des choses, il serait presque facile de prédire les résultats des Gunners jusqu’à la fin de la saison, à l’exception de quelques rencontres moins abordables, qu’elles soient jouées à l’Emirates Stadium ou non. Surtout, plus que jamais, la qualification pour la prochaine Ligue des Champions, par la quatrième place de Premier League n’est plus qu’un doux rêve. Voire un trophée, non ? Si Arsenal veut retrouver la douce musique de la coupe aux grandes oreilles, il semble indispensable de se ruer à l’assaut de la C3. Alors en avant toutes, Danny Welbeck !
Et ouais ! Personne ne l’avait senti venir. Les supporters d’Arsenal pensaient vivre une semaine calme en supportant leur club. Pas de championnat ce weekend, donc pas de défaite surprise à l’extérieur. Une rencontre, a priori abordable, face à une équipe suédoise. Et là, comme si de rien n’était, on nous balance une info venue de nulle part. Alexandre Lacazette est passé sur le billard pour un problème au genou et sera absent entre 4 à 6 semaines. Au menu de ce que l’international français pourrait manquer: les seizièmes et possibles huitièmes de finale d’Europa League, la finale de League Cup ainsi que le match de retour de Premier League face aux Citizens. Et en l’absence de Pierre-Emerick Aubameyang, non-éligible en Europa League, la présence de l’attaquant tricolore aurait été des plus salutaires.
Mais c’est donc à cet instant que Michel pointe le bout de son nez. Avec Eddie Nketiah, Welbeck est donc la dernière option offensive sénior dont Wenger va disposer pour les deux prochains tours d’Europe, si d’aventure les Gunners se qualifiaient pour le prochain tour. L’anglais devrait accompagner une équipe bien plus solide que celle que nous avons l’habitude de voir fouler les pelouses européennes depuis le début de la saison. Arsène Wenger semble bien avoir compris l’extrême nécessité de jouer l’Europe jusqu’au bout et de tout faire pour remporter cette compétition qui revêt désormais une importance encore plus capitale. Et heureux hasard du calendrier (ou pitoyable élimination face à Nottingham Forrest en FA Cup), Arsenal ne joue pas ce weekend. De quoi aligner la grosse armada tout en lui laissant une semaine complète de repos avant le match retour.
Un match à l’extérieur, sur un terrain gelé, face à 9011 vikings: une défaite assurée ?
Même si à l’annonce du nom des deux équipes, il y avait des raisons naturelles d’être optimistes quant aux chances d’Arsenal de l’emporter, n’oublions pas ce que sont les Gunners cette saison. Une équipe digne de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Espérons le retour du docteur.
En tout état de cause, Arsenal nous a déjà démontré en Europa League, une très grande faculté à ne rien produire, à l’extérieur comme à domicile. Connaissant les énormes difficultés que les joueurs d’Arsène Wenger connaissent hors de leurs bases, la rencontre de jeudi a tout du match piège par excellence.
Jeudi, Arsenal fera face à une réelle expérience. Se rendre en Suède pour jouer face à un Club qui n’existait même pas lorsque Wenger est devenu manager des Gunners. Mais plus qu’une anecdote drôle, Arsenal rencontrera avant tout une équipe des plus surprenantes depuis le début de la compétition. Capable de battre Galatasaray ou encore le Hertha Berlin sur son terrain, et aussi d’y tenir tête à l’Athletic Bilbao. L’équipe entraînée par Graham Potter est l’une de celles au parcours étonnant. L’une de celles croupissant en quatrième division dans son pays il y a encore 6 ans, et qui joue aujourd’hui un tour d’élimination directe de coupe d’Europe face à une des plus grosses écuries de la compétition. De quoi jouer sans ne rien avoir à perdre. On est prévenu Arsenal, hein ?
Pour venir à bout des Gunners, les Suédois auront derrière eux 9000 supporters chauffés à blanc dans le froid nordique. Une température qui devrait frôler les -15° et un terrain gelé. « C’est un froid différent. C’est un froid sec et c’est mieux, n’est-ce pas ? » disait Graham Potter dans une interview accordée au Guardian.
Depuis plus de 7 ans maintenant, Graham Potter dirige les écrivains d’Östersunds. Et rencontrer Arsenal est pour lui une récompense du travail fourni par tout le Club en 2017: « C’était soit l’AC Milan, soit Arsenal. Je me souviens m’être assis ici (dans son bureau, ndlr) au moment du tirage avoir sourit. Ca a donné le sentiment d’être une récompense géniale du travail effectué en 2017. Nous avons fini 5èmes (notre meilleure position en première division) et nous avons remporté la coupe de Suède. Le résultat est que nous affrontons Arsenal en Europa League. C’est incroyable, Wenger est à Arsenal depuis plus longtemps que le Club n’existe. »
« Arsenal est un club formidable, une institution, et d’aller à l’Emirates Stadium pour le match retour c’est fantastique et fou – parce qu’il y a plus de places dans le stade que dans toute notre ville en Suède. Nous allons emmener 5000 fans, ce qui est incroyable quand seulement 50000 personnes vivent à Östersund. Donc j’espère avoir montré qu’il y a une autre voie possible pour les managers anglais ».
Une belle histoire à laquelle Arsenal devra mettre un terme avec sang-froid. Réponse ce jeudi 15 février à 19h (heure française).