Samedi (18h30, heure française), Arsenal reçoit Liverpool. Nouveau gros match pour des Gunners diminués en défense. Attention, ça va flasher à 150 sur la file de droite !
Des maux qui résonnent
Observateurs, détracteurs, parfois même simples supporters prudents. Tous s’accordaient sur un point depuis le début de la série incroyable des hommes d’Unai Emery: « Mais qui a tué Pamela Rose ?« . Comme dans toute scène de crime, nous étions, en effet, tous à la recherche de l’arme du crime. Du premier résultat positif d’Arsenal cette saison face à un gros de Premier League. N’en déplaise à Harry Maguire qui aurait pu faire l’affaire, Leicester City est sans doute à ce jour, avec Watford, l’adversaire le plus coriace qu’Arsenal ait eu à jouer.
Ce match contre Liverpool est sans hésitation possible, l’un des plus gros tests de la saison en bien des points. Et cet énorme choc fait nécessairement écho à celui qu’avaient connu les hommes d’Emery lors de leur match d’ouverture, face au City de Guardiola, à l’Emirates. Comment ne pas se souvenir de cette démonstration de Skyblues qui avaient d’abord dominé de la tête et des épaules les Gunners, avant de les contrôler. Tranquillement.
Face à City, plusieurs problèmes nous avaient sauté aux yeux. Le premier, l’incapacité d’Arsenal à ressortir de derrière en posant le jeu au sol, la faute au pressing des joueurs de Guardiola, et à un gardien de but, Petr Cech, qui ne garantissait aucune fiabilité dans ce secteur de jeu. Premier problème réglé. Depuis la blessure du Tchèque, Bernd Leno s’est installé dans les buts de la plus belle des manières, reléguant, on l’espère, son confrère casqué au poste de doublure. Le second problème est quant à lui beaucoup plus d’actualité, plus de 2 mois après le premier match de la saison. Et dans le contexte d’un match face à Liverpool, les gouttes de sueur commencent à perler sur notre front de supporters.
On s’essuie, on respire et on prend le temps d’étudier tout ça. Si au milieu et en attaque, Emery sera en mesure d’aligner son équipe-type, deux endroits bien précis du terrain pourraient soulever quelques questions. Quand bien même les titulaires seraient présents, Arsenal serait logiquement en droit d’attendre un combat plus que délicat face aux attaquants de Liverpool. Mais les Gunners pourraient devoir composer sans Nacho Monreal, Sead Kolasinac et Hector Bellerin face aux Reds. Oui, vous savez aussi bien compter que moi. Les Gunners se retrouveraient alors avec un seul latéral de métier, Stephan Lichtsteiner, et le jeune Ainsley Maitland-Niles pour couvrir les postes de défenseur latéraux. De quoi défendre parfaitement face à Sadio Mané et Mohamed Salah. Non ?
Et si Klopp est tout à fait conscient de ce déficit, il sait aussi qu’adapter son système afin de donner de la liberté à ses joueurs offensifs est l’une des armes les plus importantes. Oui Stephan, va falloir courir et couvrir. Ou se couvrir du vent des deux guépards rouges.
« Un système est là pour mettre les joueurs dans les meilleurs conditions, mais rester dans cette position rend le match ennuyeux, donc ils doivent se déplacer, faire plusieurs choses. »
« Vous devez mettre en place une formation défensive dans laquelle chacun sait ce qu’il a à faire, mais qui permette aux joueurs de se trouver dans leur meilleur position offensivement pour créer quelque chose. »
« Donc nous essayons d’utiliser les joueurs au mieux possible et les mettre dans des positions qui leur permettent de briller. »
Habitué aux rayons de soleil, un joueur d’Arsenal pourrait être encore davantage une pièce centrale de cette opposition.
La bataille pour le terrain du milieu ?
Et si Lucas Torreira était l’une des pièces maitresses de cet Arsenal – Liverpool ? Si le duel entre Salah – Mané et nos latéraux titulaires sera l’une des confrontations les plus décisives de cette rencontre, l’Uruguayen pourrait avoir également fort à faire face à un compère sud-américain.
Robert Firmino est, en effet, l’un des éléments centraux de cette attaque rouge, si ce n’est le plus important. Moins décisif que les deux ailiers africains de Liverpool, le Brésilien n’en est pas moins important. En constant déplacement, tout ce que fait l’attaquant est intelligent et bien senti. Surtout, il est souvent celui grâce à qui se libèrent les espaces dans la défense adverse. Plus en retrait que ses deux coéquipiers, plus fuyant, l’attaquant se retrouve souvent à décrocher pour apporter des solutions au milieu de terrain. Et si Firmino reproduit ce qu’il est habitué à faire depuis son arrivée sur les bords de la Mersey, il se retrouvera sans aucun doute dans la zone de Lucas Torreira qui devra le garder à l’œil à chaque instant. Un match dans le match Brésil – Uruguay, c’est pas mal non ?
Ce premier duel, Torreira l’a remporté sur tapis vert en raison de l’adoubement de ce dernier par Gilberto Silva. Oui bon, rien de bien original, vous me direz.
« Il a été très bon à la Coupe du Monde avec l’Uruguay.
« Ce qui est est bien parce que vous regardez nécessairement sa façon de jouer – il n’est pas très grand, de taille moyenne – et il sait comment se positionner et jouer un très bon football. »
« Il rend les choses simples, et il y a beaucoup d’attentes sur lui à Arsenal afin de permettre à l’équipe de continuer tourner. »
« Arsenal a besoin d’un gars comme ça, et j’espère qu’il s’en sortira bien. »
Déjà adoré par les supporters d’Arsenal, le lutin s’illustre surtout par un style de jeu et une philosophie guerrière dont les Gunners manquaient depuis des années. La grinta, ça fait du bien.
« Je suis un joueur très particulier. J’aime donner ma vie à chaque action, sur chaque ballon. »
« Je ne m’économise jamais et je donne toujours tout jusqu’à la fin. Mes coéquipiers comprennent ma façon d’être et la réplique pour aider l’équipe à finir le boulot. »
« Je viens d’un pays étranger, d’une façon de vivre différente et d’un autre mode de vie. Mais je suis quelqu’un de normal, très naturel. Je ne suis pas très occupé après le travail. Je consacre tout mon temps à l’entraînement et à mon amélioration en tant que footballeur. »
En couverture de latéraux que l’on attend toujours aussi offensifs, ou en soutien défensif dans le milieu de terrain, le lutin devra se dédoubler et faire preuve d’un coffre énorme au cours de cette rencontre. La perméabilité du milieu d’Arsenal dépendra également de son association ou non avec Granit Xhaka au milieu de terrain. Récemment décalé latéral gauche en raison de nombreuses blessures, le Suisse pourrait se retrouver au milieu de terrain suite à l’absence de Matteo Guendouzi. Et si l’on en croit le premier intéressé, cela semble être la meilleure solution.
« Granit est un joueur avec qui je combine beaucoup au milieu de terrain, et qui couvre beaucoup d’espace au milieu. »
« Il occupe très bien les espaces et il est très important pour l’équilibre défensif de l’équipe, ce que sait très bien le manager. Il est une première rampe de lancement depuis la défense, et arrive à frustrer les attaquants adverses. »
« Quand il joue bien, l’équipe gagne. »
« Nous remportons des points et nous prenons des minutes et de l’expérience ensemble, ce qui est très important. »
Des minutes, le lutin continuera à en accumuler ce samedi. Des points ? A Emery de nous le dire.
Bons baisers de Bâle
Une nouvelle fois, un choc de Premier League nous permet de vivre un énième choc de managers. Après Guardiola, Sarri, Pellegrini, Marco Silva, Sam Allardyce. Bref, après tant de grands noms, c’est au tour de Jürgen Klopp de faire son entrée dans l’arène face à un Unai Emery qui gagne petit à petit de l’expérience dans cette configuration nouvelle pour lui.
Et à l’aube d’un duel entre ces deux magnifiques entraîneurs, comment ne pas avoir une pensée pour la Suisse. Parce que Klopp et Emery aiment tous les deux le gruyère ? Peut-être mais ça n’est pas la question. Parce que les deux entraîneurs sont favorables à l’euthanasie ? Cela ne nous regarde pas. Non parce que la dernière fois que les deux coachs se sont affrontés, c’était à Bâle, en finale de l’Europa League. Et en 2016, c’était le Séville d’Unai Emery qui l’avait emporté 3 buts à 1 face au Liverpool de Jürgen Klopp, et de son nouveau meilleur défenseur du monde, Dejan Lovren (il fallait bien une petite pique, non ?).
Une nuit oubliée pour un Klopp qui n’a évidemment que du respect pour Arsenal et son nouvel entraîneur.
« Tout le monde dans le football savait à quel point c’est un bon entraineur, mais je ne suis pas sûr que les fans d’Arsenal étaient si enchantés que ça quand ils ont découvert que ce serait Emery. »
« Mais c’est un peu l’Angleterre qui est comme ça, vous avez envie des gars sur les posters. Unai était en France, et avant ça, en Espagne dans un plus petit club, donc il est un peu passé sous les radars. »
« Mais pas pour le monde bien sûr. J’ai vu hier qu’il a gagné 8 titres lors sur les 2/3 dernières années. C’est assez énorme. »
« Il a eu la lourde tâche de passer après Arsène Wenger après ce qui a semble 50 ans d’Arsène Wenger à Arsenal. Il l’a brillamment réussi. Après un début difficile, ils ont entamé une série impressionnante – on espère qu’ils ne sont plus dedans. Cela va être un match très très intéressant. »
« Ils sont très bien organisés avec un plan très clair, très bons en contre-attaque – tout ce qu’ils arrivent à faire rapidement est impressionnant – et bons dans les petits espaces également. C’est un match difficile. Personne ne leur a donné, ils ont du aller chercher ces points, ils ont du travailler et les ont mérités. Nous devons nous y préparer. »
Et au tour d’Emery d’adresser quelques bons mots à son adversaire du jour.
« Son équipe se développe beaucoup. »
« Grâce à Klopp et aux nouvelles signatures au cours des dernières années. Il y a trois saisons, cette équipe jouait la finale de l’Europa League. Et l’année passée, elle jouait celle de la Ligue des Champions. »
« C’est un bon exemple pour nous afin de montrer à quel point il est possible de progresser. Nous avons beaucoup de respect pour eux. »
« Je pense que nous sommes en mesure de performer face à eux, et de montrer à tous les supporters que nous sommes présents, grâce à notre état d’esprit. »
Trêve de bons mots, la séance de gifles, c’est samedi à 18h30.
Compositions possibles
Comment vous dire ? A Arsenal, on n’a pas que des bonnes nouvelles. Bon Matteo Guendouzi sera suspendu, la faute à sa bêtise/inexpérience et un carton rouge sorti par l’arbitre de la rencontre de coupe face à Blackpool. Seront forfaits, les habituels infirmes, auxquels s’ajoute Momo Elneny. Enfin, quatre joueurs devront passer des tests pour déterminer leur capacité à prendre part à cette rencontre: Nacho Monreal, Sead Kolasinac, Hector Bellerin et Sokratis.
A Liverpool, c’est plus calme à l’infirmerie. Les Reds devront faire sans Alex Oxlade-Chamberlain, Naby Keita et Jordan Henderson.
Arsenal: Leno – Lichtsteiner – Mustafi – Holding – Maitland-Niles – Torreira – Xhaka – Iwobi – Özil – Aubameyang – Lacazette
Liverpool : Alisson – Alexander-Arnold – Gomez – Van Dijk – Robertson – Fabinho – Milner – Wijnaldum – Salah – Mané – Firmino