[J3] Liverpool v Arsenal – Jusqu’ici tout allait bien

Ce samedi, Arsenal va vivre son premier gros choc de la saison face au champion d’Europe en titre, Liverpool. Comment les choses s’annoncent-elles ? Bah, on ne vous l’a pas dit ? Ca va être… délicat. 

Au moins, on aura pris des points

C’est sans doute ce qu’il faut se dire dans ces cas-là. Regarder en arrière pour arriver à mieux encaisser ce qui nous attend demain. Parce que ce qui nous attend ne sera sans doute pas joli joli. On va nous rétorquer qu’on est sacrément pessimistes sur le coup. Et on vous répondra que oui. Peut-être à tort, on ne sait pas. La réponse, nous ne l’aurons que samedi soir vers 20h30. Et comme d’habitude, elle conditionnera notre humeur de la semaine. Mais les premiers signes avant cette rencontre au sommet ne sont pas forcément en notre faveur. Alors, pour se donner du baume au coeur, tentons de nous convaincre nous-même que ce qui a été entrenvu lors des deux premiers matches de championnat cette saison pourrait suffire. J’ai dit « tenter » hein ? J’ai pas dit que ça allait être facile !

« Nous devons nous rendre à Anfield avec le bon état d’esprit, en étant convaincus que nous pouvons réaliser notre meilleur match. » C’est que disait Emery en conférence de presse, hier. Ca vous semble familier ? Oui, forcément. Mais ce qui semble encore plus commun c’est cette acceptation globale du statut d’outsider d’Arsenal à Anfield. Et ce malgré les circonstances et événements. Samedi soir, Arsenal pourrait se retrouver en tête de la Premier League si l’équipe l’emportait à Anfield et certaines choses laissent autant songeur qu’elles ne rassurent. Très simplement, la première victoire d’Arsenal 1-0 sur le terrain de Newcastle aura permis à Arsenal de faire ce qu’ils avaient mis 8 mois à réaliser la saison précédente, conserver un clean sheet à l’extérieur en championnat. Et au cours de cette victoire, tout comme lors de celle du weekend dernier face à Burnley, Arsenal a montré des facultés de résilience et de solidité qui laissent espoir. Alors certes, Joelinton n’est pas Roberto Firmino, et Ashley Barnes, malgré son but à l’Emirates, n’est pas un buteur de la trempe de Mo Salah. Mais au-delà des simples résultats, c’est l’état d’esprit qui est souligné par Emery en conférence de presse.

« Ça va être un match différent de celui contre Burnley parce que l’équipe adverse est différente. Ils vont nous imposer des problèmes tactiques différents, mais nous voulons jouer et montrer à quel niveau nous sommes désormais. C’est un gros test pour qu’ils nous montrent leur capacité et qu’on leur montre la nôtre. »

« Nous savons que ce n’est que le début mais nous pouvons être positifs et optimistes pour ce match, et nous souhaitons montrer notre niveau contre eux, mais en sachant que ça va être difficile parce que c’est un énorme challenge et une très grosse opportunité pour nous de réaliser quelque chose. » 

« Nous devons réussir notre meilleure performance et aller là-bas avec de bonnes sensations, et également en pensant que nous pouvons réaliser cette performance individuellement et collectivement pour être forts, et pour avoir nos chances. Nous sommes impatients d’aller là-bas et de montrer cela. »

Arsenal s’apprête donc à faire face à une montagne. Et même si c’est au pied de la montagne qu’on voit le mieux la montagne, on voit quand même un peu le pic arriver de notre côté. Le challenge s’annonce extrêmement compliqué, c’est une certitude. Face à une équipe de Liverpool sûre de sa force malgré sa victoire poussive 2-1 sur la pelouse de Southampton la semaine passée. Une légère baisse de forme qui n’inquiète absolument pas Trent Alexander-Arnold au moment d’affronter le co-leader du championnat.

« Je crois qu’il y a plein de matches différents: il a toujours cette volonté de bien jouer mais dans certains matches, il n’est question que de victoire. Southampton était un de ces matches où nous ne cherchions que la victoire. » 

« C’était un déplacement compliqué, en particulier après notre semaine de voyage, nos prolongations et la séance de tirs au but. C’était dur pour nous mais nous nous en sommes sortis et nous avons donc montré, une nouvelle fois, notre force de caractère et notre faculté à remporter tous types de matches de football. » 

« Samedi, ce sera un test différent de ce que nous avons vécu la semaine passée mais nous avons eu une semaine entière pour nous préparer. Nous avions réalisé un bon match contre eux l’an passé, particulièrement à domicile, mais nous allons tenter de la reproduire. » 

« Jouer trois matches en une semaine est éprouvant à la fois physiquement et mentalement et nous nous en sommes bien sortis. La semaine dernière a été très positive, nous avons remporté tous nos matches et nous espérons pouvoir poursuivre cette série ce samedi. » 

Chacun des protagonistes évoque un gros challenge. Mais étrangement, on a l’impression que la balance penche un tout petit peu d’un côté de la balance, non ? Au moins, on pourra se consoler en se disant qu’on a une nouvelle fois porté le plus beau maillot. C’est déjà ça.

Une victoire à l’extérieur contre le Top 6 ? Kesako ?

Alors, oui j’ai utilisé le terme « késako » et non, je n’ai pas encore 60 ans ! Merci de me respecter ! Ensuite, je pense que vue la série sur laquelle nous sommes lors de nos confrontations à l’extérieur face à des concurrents du Top 6 du championnat, on peut se permettre de sortir les grands mots. Aux grands maux, les grands remèdes.

Par quoi commence-t-on ? Une longue série sans victoire ou une grosse défaite ? On va le faire dans l’ordre, si vous le voulez bien. Si je vous dis, 18 janvier 2015, vous me répondez ? Que vous ne vous souvenez pas de ce que vous avez mangé ce jour-là, c’est une évidence. Mais surtout que c’est la dernière victoire des Gunners sur la pelouse d’un membre du Top 6 de Premier League. Une victoire 2 à 0 sur le terrain de l’Etihad Stadium grâce à notre magicien Olivier Giroud et notre perche Santi Cazorla… Ou l’inverse, bref. Une victoire qui avait permis aux Gunners de faire montre d’une très grande discipline tactique, de beaucoup de justesse, d’un trop rare sang-froid et d’un instinct de tueur au moment où il le fallait. Mais c’était la dernière fois que les supporters d’Arsenal voyaient leur équipe réaliser une telle prestation et ramener à la maison une victoire du terrain d’un gros de ce championnat.

Symbole de la lente chute du club, la série qui a suivi cette victoire à Manchester n’est que plus difficile à avaler lorsqu’on expose les chiffres sans interprétation. 22 matches à l’extérieur contre des équipes du Top 6 de Premier League ont suivi cette dernière victoire. Arsenal n’en a remporté aucun, a du concéder le nul à 8 reprises et s’est donc incliné 14 fois. Si les contextes de chacun de ces matches étaient bien évidemment différents, tout comme l’est chacun des scénarii qui ont fait ces rencontres, l’issue reste constante et la conclusion la même: Arsenal n’est plus capable de l’emporter face aux gros de ce championnat hors de ses bases. Et cette situation, Unai Emery en a hérité malgré lui.

L’an passé, Arsenal abordait la saison avec un complexe réel à l’extérieur, et notamment contre les gros. Cette incapacité à remporter ces rencontres, cette faiblesse mentale et ces lacunes tactiques développées sous Wenger, Emery devait les retravailler, les gommer et modeler une équipe dont le mental, le sérieux et la rigueur pourraient devenir une force. Sans perdre à Tottenham ou à Old Trafford, les hommes du manager basque s’étaient inclinés à Chelsea, à City, à Liverpool ou encore à Everton. Ils avaient même du attendre le mois d’avril pour conserver leur cage inviolée à l’extérieur pour la première fois.

Et la saison passée, sur le terrain d’Anfield, les hommes d’Emery avaient mis en lumière un sublime joueur, Roberto Firmino. C’est con quand le joueur que tu mets en lumière est l’attaquant adverse… Parce que si Ains Maitland-Niles avaient ouvert le score pour Arsenal après seulement 10 minutes, la classe de l’attaquant brésilien avaient permis aux Reds de l’emporter 5-1. Une gifle reçue, un triplé de Firmino encaissé, des standards respectés à Anfield depuis quelques années. Ce samedi, Firmino fêtera officiellement ses 4 ans à Liverpool. D’abord perdu sous Brendan Rodgers – qui ne l’était pas à cette époque, on a envie de dire – le Brésilien s’est affirmé afin de devenir l’un des meilleurs numéros 9 de ce championnat, dans un registre très différent de tous les autres numéros 9 de Premier League et Arsenal n’y est pas pour rien. D’abord aligné sur un côté, c’est d’abord contre Watford que Jurgen Klopp donne sa chance à Firmino à la pointe de l’attaque de Liverpool. Insignifiant lors de cette rencontre contre les frêlons, l’attaquant, très critiqué à l’époque, va se montrer et affirmer sa capacité à marquer des buts face à Arsenal en 2016 lors du match 3-3 concédé à Anfield. Dans une équipe qui n’avait pas encore vue arriver Sadio Mané et Mohamed Salah, Roberto Firmino montrait sa faculté à être la figure de proue d’une attaque qui comptait alors davantage sur Christian Benteke – époque maudite. Moins buteur que certains autres attaquants de pointe, l’intelligence et la justesse de ce joueur permettent aujourd’hui à Sadio Mané et Mohamed Salah de noircir les feuilles de stats et de récolter tous les lauriers, quand Bobby se contente de travailler pour le collectif.

Ce samedi, Firmino tentera d’inscrire son 50ème but en Premier League. Pas énorme en 4 ans me direz-vous mais cela résume assez bien le style de cet attaquant. Face à lui, se dressera sans doute une défense Sokratis – David Luiz que l’on espère suffisamment agile pour suivre les déplacements de chacun des trois attaquants de Liverpool. L’un des nombreux duels qui agiteront ce choc au sommet. Parce que si notre défense devra se charger de la puissance offensive des Reds, le meilleur défenseur central de Premier League sera en charge d’une attaque également impressionnante pour Arsenal, sans doute composée de PEA, Laca et Pépito – c’est pas moi qui l’appelle comme ça, c’est PEA, entre deux rires.

Le point Croix-Rouge

Granit Xhaka et Mesut Özil passeront des tests de dernière minute afin de savoir s’ils pourront participer à la rencontre de samedi.

Côté Liverpool, la partie se disputera sans Alisson, Naby Keita et Nathaniel Clyne mais peut-être avec Lovren qui revient de maladie.

Liverpool: Adrian – Alexander-Arnold – Matip – Van Dijk – Robertson – Henderson – Milner – Wijnaldum – Salah – Mané – Firmino

Arsenal: Leno – Maitland-Niles – Sokratis – David Luiz – Monreal – Torreira – Guendouzi – Ceballos – Pepe – Aubameyang – Lacazette

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