La lettre ouverte de Bernd Leno : de ses racines à son envol pour la Premier League

Pour le plus grand plaisir des fans, le portier de 26 ans nous a rejoints cet été en provenance du Bayer Leverkusen contre la modique somme de 25 millions d’euros. Un transfert conséquent qui place forcément beaucoup d’attentes sur l’Allemand venu concurrencer Petr Cech et s’imposer en tant que dernier rempart des canonniers. Bernd Leno s’est épanché sur le site officiel d’Arsenal, revenant notamment sur sa jeune carrière et sur les personnes qui ont compté pour lui. Avant le retour de la PL ce week-end (lundi pour nos Gunners), petit hors-d’œuvre avec la traduction de ce témoignage.

« Un guerrier solitaire. C’est ainsi que j’ai toujours défini le rôle de gardien. »

« Tu t’entraînes à part, tu t’échauffes à part, tu te bats pour une seule place et à la moindre erreur, tu passes rapidement pour un idiot. Cela t’oblige forcément à te sentir un peu seul parfois, mais j’apprécie ce challenge et je ne voudrais jouer à aucun autre poste. »

« Le gardien est un élément très important de l’équipe et j’aime le fait qu’on n’ait pas besoin d’être un showman pour jouer à ce poste, tu n’as pas besoin d’être flashy comme un attaquant ou un milieu. Ce n’est juste pas mon style. Pour moi, c’est l’efficacité qui compte. Je n’ai pas besoin de bondir à travers la surface. Pour moi ce qui compte vraiment, c’est que j’attrape le ballon. En plus, je n’aime pas courir ! »

« Je courais beaucoup à l’époque où je jouais milieu de terrain. J’étais joueur de champ jusqu’à ce que j’aie neuf ou dix ans. Mais un jour le gardien de ma ville ne s’est pas présenté à un match et l’entraîneur a demandé qui voulait le remplacer. Je leur ai dit, ‘je veux bien essayer’ et il se trouve que j’étais très bon. Ensuite mes parents m’ont acheté une paire de gants et je n’ai plus jamais voulu quitter les cages. »

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Le foot : une passion familiale et un rêve pour un gamin de la région de Stuttgart

« C’était à l’époque où je jouais pour l’équipe de ma ville. J’ai grandi à Bietigheim-Bissingen. C’est une petite ville au sud de l’Allemagne, près de Stuttgart. J’y ai vécu jusqu’à mes 19 ans, avec ma mère, mon père et mon frère. Le football était très important pour ma famille ; pour mon frère et moi, c’était toute notre vie. Nous avons toujours voulu jouer au football, avoir le ballon près de nous. »

« Quand j’avais six ans à Bietigheim-Bissingen, je me souviens de chaque match. En fait, j’y retourne parfois pour jouer au foot avec mes amis pendant les vacances. Le terrain est très mauvais mais ça n’a aucune d’importance quand tu es avec tes amis, c’est juste sympa de jouer avec eux, jouer au foot et passer un bon moment. »

« Le SV Germania Bietigheim était le club de la ville où je suis né et j’ai encore des amis qui y jouent. Peut-être même qu’après ma carrière je retournerai y jouer. Je ne l’oublierai jamais. »

« Malgré tout, je voulais repousser mes limites pour voir jusqu’où je pouvais aller et ainsi, quand j’ai eu 11 ans, je suis allé aux détections du VfB où n’importe quel joueur pouvait tenter sa chance et prouver sa valeur. C’était un grand jour pour moi et peut-être 100 ou 200 autres jeunes joueurs qui voulaient tous jouer à Stuttgart. Au final, ils n’ont retenu que cinq ou six joueurs et j’étais très heureux d’être l’un d’eux. Après trois entraînements, j’ai convaincu les entraîneurs et j’ai pu jouer pour le VfB de 2003 à 2011. »

« C’est à Stuttgart que j’ai rencontré Jens Lehmann pour la première fois. Quand j’étais petit, Iker Casillas a toujours été mon idole mais il y avait quelque chose de spécial dans la façon dont Jens travaillait. J’ai regardé tellement de ses entraînements et j’ai même eu la chance d’en faire quelques-uns avec lui quand j’avais 16 ou 17 ans. Il avait environ 40 ans à l’époque mais pour moi, c’était quand même formidable. »

« Je me souviens que je l’idolâtrais lui, et aussi Timo Hildebrand, mais voir Jens de près, c’était autre chose. Il était si concentré, si professionnel, et c’est exactement la mentalité dont vous avez besoin en tant que gardien professionnel. J’ai aimé m’entraîner avec lui parce qu’il était très bon, très expérimenté et il m’a donné beaucoup de conseils pour m’améliorer. »

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Le rêve se concrétise : grand saut en Bundesliga et arrivée au Bayer Leverkusen à tout juste 19 ans

« Après deux ans dans la troisième division allemande au sein de la deuxième équipe du VfB, je suis parti au Bayer Leverkusen en Bundesliga. Bien sûr c’était incroyable pour moi parce que j’avais seulement 19 ans à l’époque, et tout juste trois jours après les avoir rejoints, j’ai joué mon premier match de Bundesliga. Ensuite, au bout de trois semaines, j’ai joué mon premier match de Ligue des Champions contre Chelsea. »

« C’était en 2011 et Petr jouait pour Chelsea à ce moment-là. Après le match, il m’a dit que j’avais été bon et qu’il était content et excité pour moi. Il n’était pas obligé de me dire ça mais ça m’a vraiment fait plaisir. C’était il y a sept ans et maintenant nous jouons ensemble à Arsenal – c’est fou ! »

« Je suis resté sept ans à Leverkusen et faire le grand saut au très haut niveau était vraiment dur au début parce que je suis passé directement de la troisième division allemande à la Bundesliga, et tout de suite après à la Ligue des Champions. »

« La vie à Leverkusen était très différente de la vie au VfB. Ils ont tellement plus de supporters, de qualité et donc plus de pression. Mais j’ai fait du bon travail dès le début et ça a été très bon pour ma confiance, ce qui est très important pour un gardien. C’était un bon début et cela m’a beaucoup aidé à m’installer. »

Décollage pour la Premier League : pousser le rêve au maximum

« J’ai adoré le temps que j’ai passé à Leverkusen et je vivais mon rêve. J’ai aussi joué pour l’Allemagne et pour être honnête je ne pensais pas que les choses pouvaient s’améliorer, jusqu’à ce que j’apprenne qu’Arsenal s’intéressait à moi. J’étais très excité et aussi très nerveux parce qu’Arsenal est un si grand club avec une grande histoire et de super fans. »

« Jouer en Premier League était aussi très excitant pour moi, et heureusement je connaissais déjà quelques joueurs de l’effectif. Je connais Musti depuis 10 ou 11 ans puisque nous avons grandi ensemble dans les sélections de jeunes, des U17 aux U21. J’ai aussi joué avec Mesut pour la Mannschaft et je connaissais également Granit, Auba et Micki du temps où nous jouions en Bundesliga donc c’est drôle de se retrouver tous ensemble à Arsenal maintenant. »

« Avant que je prenne ma décision, j’ai beaucoup échangé avec Musti et Mesut. Ils m’ont tous les deux dit qu’Arsenal était un grand club et que j’adorerais être ici. J’en ai parlé avec mon frère, mes parents, et ma copine, et ils étaient tous très excités pour moi. C’était clair qu’il fallait que je signe à Arsenal. »

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« Les choses ont bien commencé et tout le monde a été très accueillant. Je pense que nous avons fait une très bonne pré-saison et j’apprécie beaucoup de travailler avec Petr. Il a une forte personnalité ainsi que beaucoup d’expérience et c’est aussi un très bon mec. J’ai aussi beaucoup d’expérience bien sûr, mais il en a beaucoup plus donc je peux apprendre de lui. Le plus important est que nous nous amusions ensemble et que nous nous tirions vers le haut. Nous avons du respect l’un pour l’autre et je pense qu’on arrive quand même à s’amuser. »

« C’est super ici, la façon dont nous travaillons. Les entraîneurs font du très bon travail et le staff est très sympa. Les joueurs ont été très accueillant depuis le début donc je me plais ici. Je veux jouer, je veux être le numéro 1 pour le coach et je veux m’améliorer pour moi-même. A la fin de la saison, nous voulons retourner en Ligue des Champions bien sûr, et j’espère, gagner un trophée en route. »

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