La Lettre Ouverte de Lacazette: petit Gone sur les traces de Titi

Débarqué il y a un an et demi pour plus de 50 millions d’euros, Laca’ s’est imposé comme un élément phare de l’attaque d’Arsenal. Profitons de cette trêve internationale pour revenir sur son parcours. Cela commence par ses débuts à Lyon et une rencontre décisive avec la légende… On enchaîne sur l’arrivée à Arsenal et l’importance de Coquelin ou de PEA. Enfin, il est question d’Unai avec en filigrane, un message : il faut continuer de  travailler dur. On imagine que le contact doit bien passer avec le coach !

« Mon premier souvenir d’Arsenal ? Facile, Titi Henry. »

« J’ai commencé à m’intéresser à Arsenal quand Titi jouait et enchaînait les buts. Bien sûr, quand on est enfant, on pense « Moi aussi, j’aimerais faire ça ». »

« J’ai toujours été fan de lui donc, bien sûr, j’ai suivi sa carrière de près. C’était un modèle pour moi. Faire ce qu’il a fait dans ce club était exceptionnel. J’aimerais écrire mon propre chapitre ici. J’adorerais rendre les fans aussi heureux que Titi l’a fait. »

« J’ai trois frères et mes parents m’ont accompagné depuis que j’ai commencé le football. Ils m’ont aidé tous les jours jusqu’à maintenant. Tout le monde a un rôle dans ma vie. Une personne s’intéresse à mon football, une autre à mon argent, une autre à ma vie privée… c’est un peu comme ça. J’ai des amis, pas beaucoup, mais ils sont présents pour moi et l’ont été depuis mon enfance. J’ai aussi des amis dans le football de Lyon. »

« Je pense toujours au football et récemment j’ai revu des photos de moi quand j’étais enfant, j’avais toujours un ballon avec moi. Ma position favorite a toujours été avant-centre, buteur. J’aimais aussi jouer gardien mais ma mère n’aimait pas trop ça parce qu’elle trouvait que c’était trop dangereux, donc j’ai recommencé à jouer avant-centre et à marquer beaucoup de buts. »

« Parfois j’avais de la peine pour l’adversaire s’il y avait une grosse différence de buts donc j’essayais de retourner aux cages mais ma mère ne me laissait pas. Elle disait que je devais jouer attaquant ou ne pas jouer donc c’était tout décidé : j’allais être un buteur. »

Percer dans son club de cœur : merci Titi

« J’ai rejoint Lyon à l’âge de 10 ans. Ils voulaient que je signe à 7 ans mais mon père disait que c’était trop tôt. »

« « Tu dois apprendre avec tes amis et juste t’amuser » me disait-il. « Si tu rejoins l’académie de Lyon, ce sera plus sérieux. » Donc pendant trois ans j’ai joué dans mon quartier, où j’allais aussi à l’école, et ensuite j’ai rejoint l’académie de Lyon. Ils venaient me voir jouer très souvent pour me dire de venir faire des détections et m’entraîner avec l’équipe. »

« Au début, j’ai dû travailler beaucoup plus dur que d’autres joueurs mais à partir de U16 environ, ça allait mieux. Avec les U16 nous avions une mentalité de gagnants. Vu que l’équipe première gagnait tout en France depuis sept ans, l’académie se devait de conserver cet état d’esprit et nous devions gagner tous les matchs, chaque semaine. Quand nous perdions, nous avions une grosse semaine de travail devant nous parce que nous ne pouvions pas perdre trop de fois dans la saison, mais cela m’a aidé à atteindre le niveau auquel je devais arriver. »

« Quand j’ai fait mes débuts en équipe première, je me rappelle avoir été surpris parce que j’ai joué environ 40 minutes, mais j’étais fier parce que toute ma famille et mes amis étaient dans le public au stade. J’étais juste heureux et fier de jouer dans le stade. J’ai fait mon échauffement comme tous les matchs auparavant et quand on m’a dit « Allez Laca, c’est à toi de jouer », j’ai pensé « OK, je dois jouer, je veux jouer ». »

« Lors de ma deuxième saison, je n’ai pas beaucoup marqué et nous ne nous sommes pas qualifiés pour la Ligue des Champions. Pour moi, c’était difficile mais j’ai continué à travailler et j’avais la confiance de l’entraîneur et de mon club. »

« Nous avons passé la pré-saison suivante à New York et c’est à ce moment-là que Titi m’a secoué. Il m’a dit que je devais toujours continuer à travailler, ce qu’on peut oublier parfois quand on est jeune. Quand un joueur comme Titi parle, vous ne pouvez pas ignorer ce qu’il vous dit. J’ai réalisé que pour être un grand joueur, il faut constamment travailler dur. Quelqu’un comme lui voulait toujours s’améliorer, même avec la carrière qu’il a eue, et j’ai appris beaucoup de ça. »

« Après ça, tout allait beaucoup mieux. J’ai marqué et nous nous sommes aussi qualifié pour la Ligue des Champions. Pour moi, cela voulait dire beaucoup parce que c’était difficile d’y arriver mais j’ai travaillé dur pour arriver là où je le voulais. Pour moi, c’était un rêve de jouer pour l’équipe première et de marquer beaucoup de buts pour le club. De voir à quel point les fans m’aimaient était incroyable et j’en serai toujours reconnaissant. »

Quitter le cocon pour conquérir l’Angleterre : merci Francis

« Mais ensuite j’ai dû prendre une décision difficile parce que je pensais que j’avais besoin de passer un palier. Il y a quelques années, j’avais discuté avec Arsenal mais ce n’était pas le bon moment. Quand ils sont revenus, j’étais tellement content. Je pense que la discussion avec Arsenal et le club ont été très rapides parce que pour moi c’était évident que je devais signer ici. »

« A vrai dire, j’avais visité l’Emirates Stadium avant avec Lyon. C’était en 2009 (2010, ndlr), le lendemain du jour où j’avais marqué le but décisif la finale de l’Euro U19 en France. J’ai passé tout la nuit à célébrer avec Antoine Griezmann et Francis Coquelin et je ne me suis même pas couché. Ensuite à 6 heures du matin, moi, Yannis Tafer, Timothee Kolodziejczak, Clement Grenier et Enzo Reale avons pris le train pour Londres pour rejoindre Lyon. Nous sommes arrivés à l’hôtel seulement une heure avant le départ pour l’Emirates. »

« Francis et moi sommes restés en contact après ça. Nous avons beaucoup échangé dans les années suivantes et encore plus dans les semaines avant que je rejoigne le club, en particulier quand il est devenu de plus en plus probable que je rejoigne Arsenal. »

« Il ne m’a dit que des bonnes choses sur Arsenal, ce qui n’est pas surprenant parce qu’il voulait que je rejoigne le club. Même sans ça, je voulais quand même vraiment venir ici. Il a insisté sur le fait que c’était un grand club dans une ville fantastique. Il disait que je ne regretterais pas ma décision grâce aux personnes avec qui j’allais travailler et, bien sûr, aux fans et il avait raison ! »

« Marquer pour mon premier match était un bon début mais je savais que j’en voulais plus. Mais au final, je suis content parce que maintenant je connais le championnat, je connais mes coéquipiers au club et le club est content de moi vu qu’ils n’ont pas voulu me vendre cet été. Ils m’ont dit « Nous sommes contents de t’avoir dans l’équipe » et tout ce que je veux c’est m’améliorer et devenir meilleur chaque jour. »

Ramener Arsenal sur le devant de la scène

« J’adore aussi travailler avec mes coéquipiers ici. On me parle toujours de ma « rivalité » avec Auba, mais ce n’est pas du tout le cas. Nous savons qu’ensemble, nous sommes meilleurs et nous avons simplement le même objectif qui est que le club gagne. »

« Avant qu’il signe, je ne le connaissais pas mais j’avais entendu que c’était un bon gars. Ensuite nous avons discuté et on s’est rendu compte qu’on s’appréciait donc ça a été une bonne relation depuis le début. Je suis content qu’il soit ici parce que c’est un bon joueur et une bonne personne aussi. On parle et on rigole ensemble. »

« Je ne le vois pas comme un rival. Je sais qu’avec lui dans l’équipe parfois je vais être sur le banc pendant que lui joue mais c’est mon coéquipier. Bien sûr je veux jouer, mais nous pouvons jouer ensemble aussi comme nous l’avons fait la saison dernière. Nous voulons juste gagner des titres, donc c’est bien pour le club. »

« Unai Emery a aussi eu un gros impact. Il a fait du bon travail même si nous avons perdu les deux premiers matchs vu qu’ensuite nous avons gagné beaucoup de matchs d’affilée. On voit bien ce qu’il veut que nous fassions, comment il veut que nous jouions tactiquement et défensivement. »

« Il attend 100% tous les jours et il veut que nous gagnions, même à l’entraînement. Il veut aussi de la qualité, nous savons que nous devons bien jouer pour gagner. Ce n’est pas toujours le cas, mais la plupart du temps si nous jouons bien, nous gagnons. »

« L’idée c’est de travailler pour l’équipe et de travailler pour moi aussi. Je pense que cette saison je serai meilleur parce que maintenant je connais la Premier League, je connais mieux mes coéquipiers, ils me connaissent mieux aussi. Avec tout le dur travail que l’on produit ensemble, on sera meilleur. »

Articles liés