Unai Emery revient sur son aventure à Arsenal et sur l’intronisation d’Arteta !

Pour la première fois depuis son licenciement à Arsenal, Unai Emery s’est confié aux médias, en l’occurrence la BBC. Le manager basque est revenu sur son aventure à Arsenal, sur la fin compliquée qu’il a vécue, sur son avenir, mais également sur l’intronisation d’Arteta au poste d’head coach, une bonne nouvelle selon lui. Traduction complète pour vous… !

Unai Emery pense qu’Arsenal prend « une bonne décision » en choisissant Mikel Arteta pour le remplacer en tant que manager. Un Basque en remplace donc un autre ! Viré le mois passé après 18 mois en charge de l’équipe, Emery a dû s’avouer vaincu et être destitué de ses fonctions à la suite d’une série de 7 matchs sans victoire. C’est donc Mikel Arteta, ancien joueur du club et assistant de Pep Guardiola à City qui le remplace.

« Il est vraiment prêt pour réaliser sauter le pas. Il a été à Arsenal par le passé, il est en Premier League depuis quelques temps et il a travaillé avec Pep Guardiola. Je pense que c’est une bonne décision et j’espère également que c’est une bonne décision. »

Sur la manière dont tout s’est effondré – « Nous avons nagé sur le rivage, et sommes morts sur la plage »

« La vérité c’est qu’à l’issue de la première année, j’ai été très satisfait et la seule chose qui a manquée et que j’aurais aimé, c’était de valider la saison avec une victoire lors de la finale d’Europa League. Durant la phase à éliminations directes, nous nous sommes montrés très forts. »

« Et ensuite, nous avons joué la finale contre Chelsea où nous avons fait une grosse première mi-temps d’un point de vue tactique, et où, de ma propre opinion, nous pouvions avoir le contrôle du match. Mais Eden Hazard a tranché entre les deux équipes en leur faveur et ils ont gagné le match. »

« Et en championnat, nous avons nagé le long du rivage et nous sommes morts sur la plage. Nous avons en effet perdu l’occasion de terminer dans le top quatre à domicile, lors de deux matchs, un match nul contre Brighton, et une défaite contre Crystal Palace. C’est arrivé à une période où nous étions pleinement engagés dans l’Europa League. »

« Il y a eu choses qui se sont passées et qui ont entravé nos chances de répondre aussi bien que ce que nous aurions voulu, comme les blessures de Rob Holding, Hector Bellerin et Aaron Ramsey. »

« Mais c’est vrai que j’étais très satisfait de la manière dont les choses se sont déroulées parce que je pense que nous avons appris comment devenir une équipe, parfois une équipe qui a brillé, mais surtout une équipe efficace et compétitive, et une équipe en général qui a montré ce pourquoi Arsenal m’a fait signer. Je pense que nous avons réussi cela et nous avions juste besoin de réussir la dernière étape. »

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Sur le fait de passer des discussions concernant un nouveau contrat à un licenciement quelques semaines plus tard…

« Cette saison, théoriquement, nous avons également bien débuté et j’avais la sensation, et le club également de ce fait, que les réussites de la saison précédente ont été évaluées et nous cherchions désormais comment nous pouvions nous développer ensemble, au point même qu’ils étaient en train de voir pour proposer une prolongation de contrat. »

« Ensuite je me souviens que nous avons eu un mois… A l’une des trêves internationales nous étions troisièmes, et ensuite le premier match où nous sommes revenus, les frustrations autour des mauvais résultats ont débuté et nous ont rendus plus mauvais lors des matchs suivants. Nous perdions de la confiance, et c’est également vrai que nous avons perdu un peu de notre stabilité. »

« Le match contre Sheffield United (une victoire 1-0 des Blades en octobre) a été le match tournant. En un mois, tout s’est cassé, et nous avons été incapables de gagner un match durant sept matchs, et il y avait une tension basée sur la question que nous nous posions ‘qu’est-ce qui nous arrive ?’, c’était comme une boule de neige qui grossissait de plus en plus. »

« Lorsque cela arrive, le coach est la première personne qui est mise en cause. J’ai vécu cela avec d’autres clubs mais j’avais réussi à arranger cela en remettant l’équipe sur de bons rails, mais à Arsenal, ce mois a été terrible. »

sur le fait que la situation était devenue insoutenable et qu’il en souffrait… 

« J’avais des amis ou des gens à mes côtés qui m’ont dit : « Je peux voir que tu es en train de souffrir » et je leur répondais « naturellement ». »

« Lorsqu’un coach ne gagne pas, il en souffre. Et lorsqu’il ne gagne pas deux, ou trois ou quatre matchs de suite, il en souffre encore plus. Nous devions gagner pour retrouver notre équilibre émotionnel, pour se débarrasser de cette frustration et nous n’avons pas su le faire. »

« Et ce qui est vrai c’est la masse sociale d’Arsenal, qui est énorme, et qui ne pouvait pas voir et être au courant de ce qui était en train de se passer et c’est vrai que dans cette situation, comme cela se passe dans chaque pays et dans chaque équipe, l’entraîneur se retrouve pris pour cible. »

« J’ai parlé avec les joueurs trois ou quatre semaines avant que le processus ne démarre pour leur dire que les choses n’allaient pas bien et que je n’arrivais pas à voir l’équipe que je me représentais sur le terrain, je ne pouvais pas identifier ce que je cherchais à mettre en place. Nous cherchions des solutions mais les résultats n’arrivaient toujours pas. »

« Le club a pris cette décision et elle m’a été transmise par Raul Sanllehi avec beaucoup de regrets parce qu’il ressentait également sa part de responsabilité et que nous étions très unis… mais la situation était devenue insoutenable en ce qui concerne les contestations d’une partie des fans. »

« Cela dit, je pense qu’il y avait une autre partie importante des fans qui croyaient qu’on aurait pu faire preuve de plus de patience et qui aurait voulu que l’on poursuive le projet. Je pense que nous aurions pu renverser la vapeur mais je comprends également que les membres de la direction doivent prendre des décisions et leurs responsabilités. »

sur la barrière linguiste comme éventuel problème majeur… 

« La barrière linguiste est devenue plus importante aux yeux des gens, en raison des résultats. Je pense que si les résultats avaient été bons, les choses se seraient déroulées comme la saison précédente, les gens auraient accepté que je fasse des erreurs, et auraient trouvé mon Anglais plus acceptable plutôt que de se concentrer sur mes fautes de langue. »

« J’avais un niveau d’anglais moyen tout simplement parce que je n’avais pas eu l’opportunité de plus le développer, j’ai entraîné deux ans en France au Paris Saint-Germain, où je me suis concentré beaucoup plus sur le français. Donc quand je suis arrivé en Angleterre, la première chose que je me suis dite c’est ‘Je dois parler anglais » et le club ne m’a pas seulement aidé mais m’a également encouragé à parler en anglais malgré toutes les difficultés que j’avais, et c’est pourquoi j’ai fait cet effort. »

« J’ai toujours fait cet effort, et ce dès ma première conférence de presse, j’ai toujours parlé aux joueurs en anglais et je pense qu’au fur et à mesure, je parlais mieux. La communication dans le football est très importante et ça a été une des bases de fondation de ma réussite en Espagne et en France. Evidemment je ne sais pas jusqu’au mon niveau est arrivé, si c’est à 40% ou 50%, j’avais encore du chemin à faire. Mais quand les résultats ne sont pas bons, vous devez répondre à plus de questions mais en restant toujours sur la même ligne. »

« Par conséquent, mon discours pour répondre à la première ou deuxième question des conférences de presse pouvaient contenir des phrases ou des mots pour bien exprimer ce que je pensais, mais la troisième, la quatrième ou la cinquième, c’était plus compliqué pour moi. Du coup j’ai vu cette barrière que je devais franchir et je pense qu’avec le temps je l’aurais fait mais visiblement j’avais encore du chemin à parcourir. »

« J’ai eu des discussions avec les joueurs de 20 minutes ou d’une demie-heure, pratiquement chaque semaine. Individuellement également. Et lorsque je finissais la conversation, j’allais voir le délégué de l’équipe et je lui demandais si le message avait bien été compris. Je voulais voir si le message était passé, et il m’a toujours répondu ‘Unai, évidemment il y a des choses qui auraient pu être mieux, mais tout a été compris’. »

si promouvoir Xhaka capitaine a été une erreur… 

« Les capitaines principaux l’année passée étaient Laurent Koscielny, Petr Cech, Aaron Ramsey et Nacho Monreal, et ils sont tous partis de l’équipe. Donc le leader naturel au sein du vestiaire, en raison de ses valeurs et de ce qu’il représentait, c’était Granit Xhaka. Il y a eu un vote pour voir si ce que je pensais de lui était partagé par les joueurs. Et c’était le cas. » 

« Les circonstances ont fait que Xhaka a eu un clash avec les supporters (il a été hué lorsqu’il a quitté le terrain en étant remplacé lors du match contre Crystal Palace), mais il est le leader dont cette équipe a besoin pour l’avenir et maintenant, en raison des valeurs qu’il représente, pour le respect que tout le monde a pour lui et en raison de son expérience. »

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si la relation avec Özil était compliquée… 

« J’ai eu beaucoup de discussions avec Mesut Özil. C’est un joueur très important pour l’équipe. Il y a des matchs où vous voyez Mesut brillant, faisant le lien avec l’attaque. Mais je devais également trouver les joueurs autour de lui pour qu’il se sente à l’aise. »

« Egalement, l’équipe devait se sentir solide. Et quand vous devez petit à petit construire une équipe qui est agressive, intense, autant que bien structurée pour un bon pressing, nous devions également trouver une place pour Mesut qui nous apporte une part importante dans notre jeu, qui est son talent le plus brillant. Pour faire cela, j’ai dû trouver la bonne connexion entre les joueurs, les bonnes tactiques. J’étais très motivé pour essayer de trouver cela. Je voulais qu’Alexandre Lacazette, Pierre-Emerick Aubameyang et Mesut travaillent ensemble, chacun d’entre eux avec leurs propres caractéristiques. »

« Mais il y a eu des moments où j’ai dû en laisser un d’entre eux en dehors du XI de départ. Özil est un joueur très important si vous trouvez un moyen que cela fonctionne avec les autres joueurs. Il a ce talent qui permet de rendre les autres joueurs meilleurs, mais lorsque vous voulez jouer avec une pression un peu plus agressive, il n’a pas les meilleures qualités requises pour cela. »

sur un intérêt d’Everton et sur sa prochaine étape… 

« Désormais l’heure est venue de retourner à la maison. D’être avec mes proches, de beaucoup analyser. Je vais passer les prochains jours aux côtés de ma famille, avec les entraîneurs de mon staff. Et j’ai commencé à faire beaucoup de recherche d’âme. Nous nous sommes tous parlés l’un à l’autre, et nous nous sommes questionnés sur ce qui n’a pas été. »

« Il y a des intérêts de la part d’équipes, mais je veux juste passer du temps tranquillement et choisir le bon projet. Différentes équipes ont exprimé de l’intérêt. Pour être honnête, je veux les remercier (Everton et les autres) pour m’avoir voulu, je leur ai dis que je voulais rester au calme, que j’avais besoin d’un peu prendre l’air. Et pour bien choisir le prochain projet après pas mal d’années sans m’être arrêté. »

« Pour le moment, c’est l’heure de se reposer. Ça va être bien pour mon esprit. Je vais rassembler mes idées et analyser les erreurs que nous avons peut-être pu faire. En parler avec les gens autour de moi pour leur demander ce qu’ils ont vu dans ce que j’ai fait. J’ai besoin de temps pour tout cela. Personnellement, j’ai besoin de retrouver de l’énergie pour commencer fort la prochaine chose que je mènerai. »

« Et je veux également profiter de cette interview pour remercier Arsenal pour l’opportunité qu’ils m’ont donnée de vivre ces moments avec eux. Un mauvais mois n’enlèvera pas tout cela. »

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Source : https://www.bbc.com/sport/football/50865120

 

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